Le Blog documentaire poursuit son exploration des outils techniques qui fleurissent sur le marché de l’aide à la narration interactive, et plus spécifiquement du webdoc.
Après Klynt et avant Djéhouti, nous avons rencontré les créateurs de 3WDOC, un logiciel qui a opéré le mois dernier sa mue, de la version Bêta à une version commercialisée.
3WDOC, un produit adapté à la création de webdocumentaire ? Une démo commentée et quelques informations complémentaires pour vous permettre de vous faire une idée…
3WDOC est un acronyme qui circule dans toutes les bonnes discussions autour du webdocumentaire. L’application promet beaucoup, avec une utilisation du HTML5 et la création d’un contenu enrichi en un tour de clic, sans connaissance particulière dans la création de code.
La version commercialisée est sortie le mois dernier, s’ajoutant ainsi aux autres logiciels qui promettent la création de sites enrichis et personnalisables. Est-ce vraiment le cas ? Pour s’en faire une idée précise, il faudrait tester l’interface sur un projet spécifique, voire utiliser les mêmes médias sur différents supports (Klynt, Djéhouti, 3WDOC pour les trois principaux en France) pour véritablement éprouver les différences, tester les limites, apprécier les avantages de chacun… Dans un premier temps, nous vous proposons plus modestement de découvrir le logiciel tel que l’équipe de 3WDOC l’a conçu.
3WDOC a déjà été utilisé sur plusieurs projets lors de sa version Bêta : celui de Thomas Salva et Olivier Lambert, La nuit oubliée, est probablement celui qui a le plus « buzzé ». Mais Samuel Bollendorff s’y est également essayé, avec un projet baptisé La crise du lait, de même que Marianne Rigaux pour son reportage sur les pèlerins de Compostelle. Vous pourrez retrouver ici une sélection de projets réalisés avec 3WDOC.
La cible marketing, puisqu’il faut aussi parler ainsi pour évoquer la rentabilité d’une telle création, déborde largement le cadre de la création webdoc pure. On peut le comprendre : verrait-on véritablement des pionniers de la création web utiliser un logiciel, certes ouvert, mais enserrant l’architecture d’un projet web dans un cadre, aussi large soit-il ? 3WDOC espère donc séduire le monde de la communication corporate ou institutionnelle, par le biais des agences de communication, mais également le monde de l’éducation, en renouvelant les outils disponibles pour la mise en espace de « sites web améliorés » (selon les mots d’Etienne de Fontainieu).
Nous n’ouvrirons donc pas ici le débat, qui devra pourtant avoir lieu bientôt, sur le changement de régime de perception qu’induit l’arrivée de ces nouveaux outils. Tout se passe comme si, en réalité, les grandes caractéristiques des nouveaux médias avaient été synthétisées et étaient disponibles par le biais de ces outils : l’interactivité, la délinéarisation, le regard 360, la perspective immersive… Ce dont le webdoc donne la promesse (entendu comme documentaire et création web), comme d’autres projets liés au web (les expérimentations de l’ONF par exemple), c’est cette recherche par nature expérimentale des usages en train de se constituer. Les outils d’aide à la narration parlent autant de création que d’efficacité narrative : il nous faudra voir, avec le temps, si des œuvres pérennes pourront émerger de l’utilisation de ce type de logiciels.
Un dernier point concerne le business model de 3WDOC. A l’inverse de Klynt, qui propose d’acheter une version dès le début de l’utilisation du logiciel, 3WDOC fonctionne par abonnement, au mois ou à l’année. Les différentes formules permettent plus ou moins de souplesse, d’espace de stockage ou de projets créés. L’une des questions fondamentales qui se pose reste toutefois le devenir d’une œuvre créée à partir de 3WDOC – et d’une manière plus générale, pour toute œuvre créée sur le web. Prestataire de services, 3WDOC fournit un hébergement et garantit la visibilité de l’œuvre. Mais quid de l’auteur ou de la société de production qui viendrait à résilier son abonnement ? Pour le moment, l’équipe de 3WDOC annonce que les projets déjà créés restent en ligne, mais pour un laps de temps à définir. Pour qu’un projet soit visible indéfiniment sur le web, il faudra soit rester abonné, soit passer par un export complet des médias (qui sera payant).
Texte de Nicolas Bole
Vidéo réalisée par Xavier de la Vega et Nicolas Bole
Plus loin…
–Webdoc : Les démo-tests #1 – Klynt
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[…] Même si David Dufresne, dans l’interview qu’il nous avait accordée sur Prison Valley, objecte qu’une « création ad hoc de logiciel pour fabriquer des webdocumentaires est un quasi non-sens », force est de constater le développement de ces outils qui permettent des visualisations narratives nouvelles sur le web. Le fond et la forme sont étroitement liés à la mise en place d’une narration interactive : comment fonctionnent ces nouveaux logiciels ? Réduisent-ils la créativité singulière des œuvres audiovisuelles en instaurant un carcan technique ? L’un de ces nouveaux outils, c’est Klynt, développé par l’équipe de Honkytonk Films. Il a notamment été utilisé pour les webdocumentaires du pionnier du genre, Samuel Bollendorff, sur Voyage au bout du charbon et L’obésité est-elle une fatalité ?. Les démo-tests #2 – 3WDOC. […]
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[…] sur le blog documentaire) http://www.klynt.net (présentation sur le blog documentaire) […]